Ce motet a été composé à la demande de Romain Champion pour son ensemble vocal L’offrande lyrique de Versailles, qui en a donné la première audition en avril 2011. Il utilise principalement le texte du graduel de la messe du Jeudi saint, texte essentiel dans la ­liturgie de la Passion.

La pièce est construite sur un cantus firmus exposé tour à tour par chacune des quatre voix, lequel n’est autre que la scala enigmatica utilisée par Verdi dans son Ave Maria des Quattro Pezzi sacri, échelle ascendante et descendante aux degrés accidentés symbolisant pour moi la montée douloureuse du Christ au calvaire suivie de sa mort et de sa descente au tombeau.
La forme est constituée de cinq volets suivant un schéma ABA’CA, la partie centrale présentant une disposition des voix inversée par rapport à la partie initiale.

L’écriture, souvent tendue et chromatique, re­cher­che l’indépendance du phrasé et de l’accen­tua­tion de chaque voix en ayant recours au style imitatif, mais sans aucun systématisme.

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« Bissé, le motet Christus Factus Est de Franck Villard (2011) (...) sut transcrire à merveille la montée du Christ au calvaire, puis sa mort et sa descente au tombeau, par un jeu d’entrelacs constant, une écriture expressive et tendue favorisée par des indications d’accentuation et de phrasé qui n’auraient pu mieux servir les extraits tirés du Graduel de la messe de la Passion. »

Frédéric Gaussin, La lettre du musicien - Mars 2013